À l’origine, “Degen” vient de degenerate gambler, soit parieur dégénéré. Dans les casinos, c’est celui qui mise sans réfléchir. Dans le monde des cryptoactifs, le mot a muté. Il désigne aujourd’hui un profil d’investisseur : celui qui prend des risques extrêmes, souvent sans analyse, parfois pour le frisson. Ce personnage achète avant de comprendre, vend quand c’est trop tard. Et parfois… il gagne gros.
L’univers Degen expliqué
Un “Degen” n’investit pas sur des projets stables comme Bitcoin ou Ethereum. Il préfère les tokens obscurs, les mèmecoins sans fondamentaux, les NFT douteux, ou les préventes ultra-volatiles. En outre, il participe à des airdrops douteux, traque des shitcoins inconnus sur des blockchains alternatives (Solana, Base, Arbitrum). Il vit pour le pump et meurt dans le dump.
Ce trader est un explorateur, un provocateur. Il agit vite, lit peu les whitepapers. Par ailleurs, le Degen suit les communautés Telegram, les threads X (Twitter), les rumeurs Discord.
Exemples de comportements Degen
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Acheter un mèmecoin sans utilité car une célébrité l’a tweeté.
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Miser 1 000 $ sur un nouveau projet NFT sans savoir qui est derrière.
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Utiliser des plateformes DeFi ultra-risquées qui promettent des rendements de 400 % par an.
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Participer à des tokens “Fair Launch” où personne ne connaît le code source.
Ces paris sont irrationnels. Et pourtant, certains Degen gagnent une fortune. D’autres perdent tout en quelques minutes.
Pourquoi le phénomène Degen explose en 2025
Trois raisons expliquent l’explosion de ce profil aujourd’hui :
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L’arrivée de jeunes traders issus des jeux en ligne.
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L’effervescence autour des mèmecoins comme Dogwifhat (WIF) ou PEPE qui ont offert des +1000 % en quelques jours.
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La popularité croissante des blockchains “rapides” et à faibles frais (Solana, Base, TON) qui rendent les paris accessibles à tous.
Les plateformes comme pump.fun ou FriendTech simplifient cette culture. Un bouton suffit pour créer, acheter ou revendre un token. Les barrières techniques s’effondrent. L’effet de foule prend le relais.
Le bon et le mauvais Degen
Tous les Degen ne sont pas inconscients. Certains sont des stratèges. Ils surfent sur la hype, prennent des profits, quittent la table avant l’explosion. Ils maîtrisent la tokenomique, la liquidité, les smart contracts. Leur dégénérescence est contrôlée.
D’autres jouent sans filet. Ils misent l’intégralité de leur portefeuille sur un seul pari, ignorent les alertes et refusent de “take profits”. Ils finissent souvent ruinés, dans l’indifférence générale.
Vers une professionnalisation de la dégénérescence
Des influenceurs crypto monétisent leur statut de Degen. Ils vendent des formations, des groupes payants, des newsletters “alpha leaks”. De plus en plus de fonds crypto embauchent d’anciens Degen comme éclaireurs. Leur flair du marché est devenu une compétence.
Voir aussi: Les jetons utilitaires, une aventure pleine de surprises
Certains créent même leur propre memecoin, testent leur influence sur les foules. Le Degen devient une figure entrepreneuriale. Il fusionne instinct, data, et storytelling.
Conclusion à retenir
Être Degen, ce n’est pas juste spéculer. C’est adopter un style de vie rapide, risqué et communautaire. C’est une danse entre chaos et opportunité. Un Degen peut devenir millionnaire en une semaine… ou repartir à zéro le lendemain.
Dans tous les cas, le Degen moderne force l’industrie à évoluer. Il est le symptôme d’un marché en perpétuelle mutation. Et parfois, malgré la folie apparente, il précède l’innovation.