Depuis 2019, la fiscalité crypto a changé. Les plus-values réalisées par des particuliers sur des plateformes centralisées (Binance, Coinbase, etc.) sont soumises à la flat tax. Le taux est fixe : 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux). Mais cette imposition ne concerne que les cessions contre monnaie fiat (euro, dollar…).

La flat tax s’applique aussi aux cryptoactifs

Pas d’imposition en cas de simple échange crypto-crypto. Mais attention : dès que vous vendez contre des euros, le fisc regarde.

Choisir le bon régime fiscal

En tant que particulier, vous avez deux options :

  1. La flat tax (PFU), appliquée par défaut.

  2. Le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si vous l’activez volontairement lors de votre déclaration.

Dans certains cas, surtout si vous êtes non imposable ou dans une tranche faible, le barème progressif est plus avantageux. Par exemple, si vous avez peu d’autres revenus, l’imposition peut tomber sous les 12,8 %.

Vous devez cocher l’option pour tous vos revenus de capitaux mobiliers. C’est une décision annuelle, irrévocable pour l’année concernée.

Jouer sur le prix d’achat et les frais

Le calcul de la plus-value crypto suit une règle spécifique : prix de cession – prix d’acquisition ajusté.

Vous pouvez inclure les frais de transaction (dépôt, retrait, swap, commissions) dans le calcul de votre prix d’achat. Cela réduit mécaniquement la plus-value imposable.

Exemple : vous achetez 1 ETH pour 2 000 € avec 100 € de frais. Votre prix de revient est de 2 100 €. Si vous le revendez 2 400 €, votre plus-value n’est que de 300 €, pas 400 €.

Gardez toutes vos factures et historiques d’échanges. Le fisc peut demander des justificatifs précis.

Profiter des cessions inférieures à 305 €

Un détail souvent ignoré : si le total annuel des cessions est inférieur à 305 €, vous êtes exonéré d’impôt. Pas de flat tax, rien.

C’est un plafond de cession, pas de gain. Vendre pour 300 €, même avec une grosse plus-value, reste non imposable. Mais attention : au-delà d’un euro supplémentaire, tout devient taxable.

Éviter de vendre dans une mauvaise année

Vous avez eu de gros gains en 2024, mais vous prévoyez de vendre en 2025 ? Pensez au timing.

Si votre tranche marginale d’imposition augmente l’année suivante (changement d’emploi, dividendes exceptionnels, etc.), attendre ou anticiper une vente peut changer la donne. La flat tax est fixe, mais l’alternative au barème peut devenir plus ou moins intéressante selon l’année.

Créer une microentreprise si vous tradez souvent

Si vous réalisez des opérations fréquentes, avec un objectif lucratif, le fisc peut vous requalifier en professionnel. Dans ce cas, vous sortez du cadre de la flat tax.

Autant prendre les devants : créez une micro-entreprise (ou une société) et déclarez au régime BNC ou BIC. Cela permet de déduire certaines charges (abonnement à des outils, frais bancaires, matériel informatique, etc.).

Voir aussi: Tout savoir sur les ETP et les ETF pour diversifier vos portefeuilles

Le seuil est flou, mais plus de 20-30 opérations par mois peuvent alerter l’administration. Surtout si les montants sont élevés.

Donner plutôt que vendre

Autre astuce légale : vous pouvez faire une donation de cryptos à vos enfants ou votre conjoint. Le bénéficiaire hérite de votre prix d’achat, mais la fiscalité est reportée. En fonction des abattements, cela peut se faire sans droits de donation.

Exemple : vous donnez 10 000 € en BTC à votre enfant. Il ne paiera rien si vous respectez l’abattement de 100 000 € par parent tous les 15 ans. Et il pourra vendre plus tard, avec une fiscalité adaptée à sa propre situation.

La flat tax n’est pas toujours une fatalité, repenser votre stratégie crypto

En connaissant les règles, vous pouvez l’optimiser légalement. Choisir le bon régime fiscal, maîtriser ses ventes, utiliser les abattements… autant d’outils pour protéger vos gains.