Pour commencer, les monnaies numériques de banque centrale (CBDC) sont émises directement par une autorité monétaire nationale (comme la BCE ou la Fed). Elles représentent une créance sur la banque centrale elle-même.

Quant aux stablecoins commerciaux, comme USDT (Tether) ou USDC (Circle), sont émis par des entreprises privées. Ils restent adossés à des réserves en monnaie Fiat. Souvent stockées chez des banques partenaires ou dans des produits financiers à court terme.

Stablecoins, trois modèles, trois émetteurs

Tous les stablecoins ne sont pas commerciaux. On distingue aujourd’hui trois grandes catégories d’actifs numériques stables :

  • Les stablecoins commerciaux, émis par des entreprises privées comme Circle (USDC) ou Tether (USDT). Toutefois, il peut perdre son ancrage au dollar en cas de crise de liquidité ou de mauvaise gestion.

  • Les jetons de dépôts tokenisés, émis par des banques (comme JPM Coin ou JPMD).
  • Les monnaies numériques de banque centrale (CBDC), créées directement par une autorité monétaire souveraine. Donc, elle reste aussi sûre que la monnaie nationale qu’elle représente.

Stablecoins privés à usage public

Les stablecoins commerciaux circulent librement sur des blockchains publiques comme EthereumSolana ou Avalanche. Ils visent les paiements rapides, les transferts internationaux et la DeFi. Mais leur valeur dépend de la solidité de leurs réserves et de la transparence de leur émetteur.

Jetons bancaires à usage institutionnel

Des banques comme JPMorgan créent leurs propres stablecoins — appelés jetons de dépôts tokenisés — pour fluidifier les règlements entre clients ou avec d’autres institutions financières.

Voir aussi: Altcoins mode d’emploi pour comprendre ce qui change tout

Ces jetons, comme JPMD, représentent une créance directe sur la banque. Ils circulent dans un réseau fermé ou semi-ouvert (par exemple sur Base, la couche 2 Ethereum de Coinbase). Ils ne visent pas le grand public, mais transforment la finance institutionnelle en la rendant programmable et instantanée.

CBDC sous contrôle souverain

Une CBDC est une version numérique de la monnaie nationale, émise par la banque centrale. Elle peut circuler sur une blockchain, mais reste soumise à un contrôle total des autorités.

La Chine, l’Inde ou la BCE expérimentent déjà des modèles pour le grand public ou les règlements interbancaires. La CBDC se distingue par sa stabilité absolue (garantie par l’État) et par son potentiel de surveillance et de contrôle renforcé.

Programmabilité et finalité différente

  • Les stablecoins commerciaux offrent flexibilité et innovation, au prix d’un encadrement plus flou.

  • Les jetons bancaires s’intègrent dans le système existant avec une haute sécurité réglementaire.

  • Les CBDC visent un usage national et stratégique, avec des fonctions comme le gel de fonds ou la traçabilité native.

CBDC, Stablecoins, enjeux pour l’écosystème crypto

Les stablecoins font face à une vague de régulation. Le projet de loi américain « Genius Act » ou le règlement MiCA en Europe imposent des exigences plus strictes (réserves, audits, licences).
Les CBDC, elles, sont intégrées dès l’origine dans le système légal et monétaire. Leur développement est piloté par les États. À long terme, elles pourraient marginaliser certains stablecoins ou les forcer à s’adosser à des banques centrales.

CBDC et Stablecoins incarnent deux visions opposées du futur financier numérique

Le dollar numérique prend plusieurs visages. Entre innovation privée, stabilité publique et réinvention bancaire, chaque modèle impose ses règles. À terme, ces trois formes pourraient coexister sur les mêmes réseaux, mais avec des usages, des droits d’accès et des régulations radicalement différents.